Le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité. La prise de conscience du phénomène impacte nos émotions. B. Barnett et A. Amit, psychiatres à la clinique de Cleveland aux Etats-Unis, montrent qu’il est effectivement possible d’identifier et de mesurer un type d’anxiété précis, dû aux problématiques climatiques. Ainsi, selon la récente enquête américaine citée en décembre 2021 dans Cerveau et psycho n° 138, ce sont les jeunes qui sont les plus concernés par l’éco-anxiété : le sentiment climatique suscite chez 57 % des adolescents un sentiment de peur et chez 43 % un sentiment de désespoir. En France ce sont 60 % de nos adolescents de 15-25 ans qui se disent préoccupés, craignant des conditions de vie « extrêmement pénibles ». Antonio Pelissolo (2021), psychiatre et chef de service de psychiatrie sectorisée au centre hospitalier Henri-Mondor de Créteil, parle de cette anxiété comme d’une « appréhension diffuse, face à un avenir incertain ». Pour quelques personnes, cette peur est vécue comme un traumatisme, à un détail près, précise le psychiatre, ce n’est pas post-traumatique mais pré-traumatique. Ainsi l’éco-anxiété, qui touche principalement nos jeunes, est-il un traumatisme par anticipation, une peur réelle de l’avenir : « pour beaucoup de jeunes, l’horizon qui se dresse devant eux est sombre », écrivent Barnett et Amit.