Comment maintenir le lien avec votre ado ?

Comment maintenir le lien avec votre ado ?

À l’adolescence, le jeune a besoin de se détacher de vous, alors que ses émotions sont exacerbées et mal contrôlées et son sentiment d’injustice à son comble !

Voilà un cocktail compliqué à gérer pour un ado qui veut et réclame de l’autonomie.  En bref, il veut faire des choix, s’affirmer, mais ne trouve pas toujours les mots ni l’attitude adéquat…

En conséquence, selon le contexte, votre enfant peut :

☹️  S’agacer vite, bougonner, refuser de rendre des services…

☹️  Vous parler mal

☹️  Ne plus vouloir vous parler

☹️  Jouer au jeu des vases communicants : il a l’art de vous agacer en trouvant la faille qui vous fait réagir. Autrement dit, il appuie « là où ça fait mal » pour vous faire sortir de vos gons ! Cela est très inconscient chez lui, mais ça l’apaise :  plus vous vous énervez plus il peut calmer sa propre impulsivité !

⚠️️  Alors, comment faire ?

⚠️  Comment faire pour maintenir le lien ? 

⚠️  Comment faire pour éviter les manifestations excessives et souvent blessantes de nos ados ?

Voici quelques éléments de réponses :

🟡  Garder un cadre clair et exigeant sur les habitudes du milieu de la famille. Le cadre par définition rassure votre enfant, car il donne des limites.

       

🔴  À l’intérieur de ce cadre, lui donner de plus grandes libertés, en fonction de son âge. Accepter son besoin d’indépendance et ses choix (ses amis, ses activités, ses idées, ses choix vestimentaires…), sans les juger.

        

🔵  Respecter son intimité : ne pas rentrer dans sa chambre sans frapper (encore moins dans la salle de bain !), le laisser gérer cet espace, même si cela vous déplaît !

🟣  Exprimer ce que vous souhaitez lui signifier avant d’être vous-même à cran ! Sous l’emprise de la colère l’expression n’est jamais la bonne…

        

🟠  Penser aux soutiens dans l’entourage : des amis proches ou de la famille peuvent intervenir auprès de votre enfant, c’est souvent très productif !

       

🟢  Éviter les « chamailleries de bac à sable » : même si c’est votre ado qui « a commencé », allez le voir une fois votre colère apaisée et recréez le contact. Il s’agit en fait de savoir ravaler son orgueil pour ne pas se placer au même niveau que son enfant…

Voilà quelques pistes, non exhaustives bien sûr, car chaque cas est particulier !

 

En tous les cas il y a des moyens d’aider vos jeunes, et de vous aider vous aussi car apprendre

⭐  à communiquer,

⭐  à se positionner,

⭐  à se comprendre les uns les autres,

 pour des liens forts et sereins, c’est POSSIBLE !

Crise identitaire et comportement

Crise identitaire et comportement

Vous arrive-t-il d’être surpris, voire démunis face aux réactions de vos adolescent.e.s ?

Il me semble que pour répondre au mieux à leurs comportements, il est important de les comprendre à la lumière de ce qui se joue pendant cette période.

 

Je vous propose donc ici les grandes lignes de la “crise adolescente” : 

🟪  Les corps se transforment et les jeunes ne savent pas à quoi ils vont finir par ressembler. 

Imaginez si cela vous arrivait maintenant… Voilà de quoi effrayer plus d’un adulte !

Nous avons tous oublié ce passage. Il est pourtant d’autant plus nécessaire de l’avoir en tête que la transformation des corps se fait de manière disgracieuse : les disproportions dans le développement, la voix qui déraille, ainsi que l’acné, ne sont pas toujours simples à assumer…

🟣  Cela peut expliquer :

    • les besoins de rester seul.e
    • de « se cacher » quand il y a du monde à la maison
    • de ne pas sourire
    • de manquer d’assurance
    • de ne pas arriver à se projeter dans son avenir…

 

🟨  Sous l’impulsion des hormones, le psychisme change aussi. C’est le temps de l’individuation (le processus par lequel l’enfant se “sépare » de ses parents) . Les jeunes ont donc besoin d’autonomie alors même qu’ils ne contrôlent pas bien leurs émotions (la faute à un cortex préfrontal non mature). Ils peuvent même être surpris par leurs propres réactions ! Votre ado se cherche…

🟡  Cela peut expliquer : 

    • des répliques cinglantes envers vous (des mots qui débordent leur pensée mais qui viennent signifier qu’il/elle a besoin qu’on lui fiche la paix !). 
    • des choix qui vous étonnent, qui “ne leur ressemblent pas…”
    • la recherche de groupes de personnes auxquels ils peuvent s’identifier (leur besoin d’appartenance doit s’exprimer quelque part)
    • leur choix de se faire tatouer (il s’agit d’affirmer son identité tout en appartenant à un courant en vogue), de porter des vêtements insolites, des piecings.. etc…

🟩  Enfin, les ados vivent un processus de « double » deuil : ils doivent renoncer au petit garçon ou à la petite fille qu’ils étaient. C’était si simple et si sécurisant… Ils doivent aussi renoncer à l’ado parfait que leurs parents attendaient.

Pour rappel un processus de deuil se joue à chaque perte définitive d’un état, et suit les étapes suivantes, de manière plus ou moins prolongée et plus ou moins intense :

◻️ sidération – déni – colère – tristesse – acceptation – changement

🟢  Cela peut expliquer : 

    • leur besoin de repli 
    • leur mélancolie, voire leur tristesse
    • des mésententes en termes de communication avec vous qui vivez les mêmes deuils en miroir. A ce sujet, je vous renvoie à un de mes podcasts : Comment communiquer avec nos jeunes ? 

Finalement, les 3 questions fondamentales et inconscientes de vos jeunes à l’adolescence sont : 

QUI SUIS-JE ? D’OÙ JE VIENS ? OÙ JE VAIS ?

Des questions auxquelles nous n’avons peut -être pas fini de répondre à l’âge adulte 😉😅 !

Tous ces processus de « crises identitaires », vous l’aurez compris, sont normaux. Il suffit, la plupart du temps, d’être patient et compréhensif avec nos enfants.

⚠️  MAIS parfois l’intensité est difficilement supportable par le/la jeune.

⚠️  D’autres fois ce sont les conduites adoptées par l’ado qui sont insoutenables pour lui/pour elle, pour sa famille, ou pour les deux.

Les risques ? 

  Apathie – violence – addictions – isolement – comportements à risques – dépression …etc…

 Alors soyez vigilants, observateurs… et pensez à faire aider votre enfant ! Si vous avez un doute, n’hésitez pas à me joindre, je serai ravie de pouvoir vous répondre et vous orienter selon ses besoins.

Au plaisir !

 

Autonomie & Initiative

Autonomie & Initiative

Vous arrive-t-il, à l’instar de ce papa que j’ai entendu il y a quelques jours, de déplorer le manque d’autonomie de votre enfant ou de votre adolescent ? Vous arrive-t-il de trouver qu’il/elle exagère de ne rien faire pendant que vous vous démenez dans le million de tâches diverses et variées pour satisfaire tout le monde ?

Un sujet important car redondant dans le quotidien…

Commençons par démêler quelques confusions car nous mêlons bien souvent deux notions distinctes : l’autonomie et l’initiative !

Or, ces deux concepts ne respectent pas les mêmes besoins psychologiques…

 

👪 Pour s’autonomiser, l’enfant doit d’abord se sentir sécurisé. Son lien d’attachement doit être suffisamment fort pour qu’il ose s’éloigner, essayer, faire seul… 

Donc avant d’être autonome, un enfant doit d’abord être aidé, accompagné, écouté, soutenu. 

👉 Faire AVEC lui est une étape importante pour une autonomie réussie !

👪 En grandissant il pourra faire seul. Il pourra s’habiller, faire ses devoirs, ranger sa chambre… Mais il est encore jeune. Parfois, aux alentours de 10/12 ans, il demande de nouveau de l’aide (sans l’exprimer clairement) : il s’installe dans une certaine lassitude par rapport à ce qu’on lui demande car l’autonomie est une responsabilité, c’est parfois lourd pour des enfants. 

👉 Nous devons donc savoir l’ENTENDRE et redonner quand nécessaire le petit coup de pouce, sans jugement…

🧑 Plus tard, quand notre jeune quitte le nid, on est souvent surpris par son autonomie : quand il est confronté à sa solitude, il a des ressources.

👉 NOUS, PARENTS, POUVONS ÊTRE FIERS D’AVOIR BIEN FAIT NOTRE TRAVAIL !

 

MAIS, 

🤬 Tant que notre ado est chez nous, on s’agace souvent de son manque de participation aux tâches du quotidien, de son manque d’investissement personnel dans son travail. En fait, on attend de notre enfant non pas son autonomie, mais sa prise d’initiatives

L’initiative est le fait de proposer, entreprendre ou organiser quelque chose en étant la première personne à le faire. A l’intérieur d’un foyer c’est par rapport aux autres que l’on prend des initiatives.

Pour être capable d’initiative, l’adolescent devra donc être à la fois à l’écoute des autres et se savoir soutenu par eux.

Ainsi,

👉 Un ado à qui on n’a pas bien expliqué ce qu’on attendait de lui risque de ne pas le deviner…

👉 Un ado qui n’est jamais remercié pour ses initiatives risque de se lasser d’en prendre

👉 Un ado qui est réprimandé car son initiative n’était pas la bonne, n’osera plus en prendre.

👉 Et surtout, un ado centré sur lui, qui n’est pas à l’écoute des besoins des autres, qui n’a pas de satisfaction à rendre service… ne pourra pas prendre d’initiative. Le jeune doit être connecté à son environnement !

Parents, à vous de jouer : 

💪 EXPRIMEZ, REMERCIEZ,  ENCOURAGEZ et RESTEZ EN PRÉSENCE, EN TERMES D’ATTENTION, DE CONNEXION : L’EMPATHIE EST UNE QUALITÉ QUI SE TRANSMET EN MIROIR…

A l’heure des selfies postés en un clic sur les réseaux, à l’heure des filtres qui  gomment toute imperfection, à l’heure de l’immédiateté, de l’instantané, du “beau” à tout prix, à l’heure de la toute puissance et de l’individualisme, l’image de soi est exacerbée et ne facilite pas la connexion aux autres.

Il y a urgence à inciter nos enfants à se décentrer pour une meilleure ouverture et de meilleures compétences psychosociales ! 

Leur capacité à l’initiative et à l’engagement relationnel en dépendent !

Des solutions existent !

Comment garder espoir ?

Comment garder espoir ?

Depuis quelques mois déjà, je m’interroge sur le rapport que nous entretenons avec la notion « d’espoir » : comment ne pas perdre nos croyances, et surtout, comment aider nos enfants, nos ados, nos jeunes adultes à garder une vision positive de leur avenir ?

Voilà donc quelques idées que j’ai le plaisir de vous partager…

Comment croire encore à un monde meilleur pour nos enfants ?

Parent d’adolescent(s) ou professionnel de l’éducation, il vous est peut-être parfois difficile de « remonter » le moral de vos jeunes.

Le va-et-vient régulier entre leurs forces et leurs fragilités est normal à cet âge, mais l’impact de la transformation du monde, de l’angoisse liée au climat, aux guerres, aux problèmes économiques et politiques, est sans commune mesure avec ce qu’ont vécu les générations précédentes.

Bien sûr les temps ont déjà été difficiles : nos parents, grands-parents ou arrières grands-parents ont connu la guerre, MAIS ils avaient alors de l’espoir. L’espoir d’un monde meilleur, prospère et en paix.

Le contexte n’est plus le même, l’optimisme habituel de chaque jeune génération perd du terrain, cela devient difficile « d’y croire »… 

 

Comment s’installe le désespoir de nos jeunes aujourd’hui ?


On leur promet une planète en surchauffe, on leur promet d’autres pandémies, la disparition du modèle économique actuel, du modèle politique peut-être, la disparition des emplois connus aujourd’hui…

Certes, il n’y aura pas « RIEN ». Le monde entier bascule, il y aura quelque chose d’AUTRE, mais on ne sait pas quoi. C’est dans cette incertitude, dépourvue de repère, donc sans possibilité de projection, que se loge l’anxiété de nos enfants. La perte d’espoir associée au rebond psychologique de la pandémie se traduit dramatiquement par des hausses de passage à l’acte suicidaire chez les adolescents.

 

Alors, pour éviter la spirale infernale de l’apathie et de la désespérance, pour leur rendre leurs rêves et leurs motivations avant qu’il ne soit trop tard, sachez que vous pouvez les aider ! 

Les 6 principes pour aider nos enfants à garder espoir :

🟡 Croire vous-même à une amélioration du monde (les attitudes négatives n’engendrent pas la mise en action).

🟣 Les laisser agir pour ce auquel ils croient, même si cela ne correspond pas à vos propres convictions, et les soutenir dans leurs engagements, leurs enthousiasmes.

🔴 Les aider à réguler leurs émotions.

🟢 Les aider à croire en leurs capacités.

🟠 Les aider à créer des liens. 

🔵 Leur parler un peu de philosophie :  

« Il faut être capable de porter en nous le chaos pour enfanter l’étoile ». 

Par cette célèbre phrase, Nietzsche explique que le chaos est un désordre nécessaire pendant lequel on agit, on plante des graines… On ne sait pas ce que cela va produire, on sait juste que cela va se produire. On crée alors les conditions de quelque chose qu’on ne connaît pas. Nietzsche dit aussi : « Tu ne peux pas espérer si tu ne cherches pas l’inespéré. » Cela nous ramène donc dans notre capacité à agir au présent : tant que l’on agit, il y a de l’espoir. C’est vrai aussi pour nos adolescents.


⭐⭐⭐

👉 N’attendez pas pour éviter le décrochage de vos ados : plus tôt ils auront les outils nécessaires pour s’adapter à notre monde mouvant, plus ils produiront de spirales positives.

En cela, le coaching et le mentorat sont des processus utiles et puissants.

L’éco anxiété : une angoisse grandissante

L’éco anxiété : une angoisse grandissante

Le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité. La prise de conscience du phénomène impacte nos émotions. B. Barnett et A. Amit, psychiatres à la clinique de Cleveland aux Etats-Unis, montrent qu’il est effectivement possible d’identifier et de mesurer un type d’anxiété précis, dû aux problématiques climatiques. Ainsi, selon la récente enquête américaine citée en décembre 2021 dans Cerveau et psycho n° 138, ce sont les jeunes qui sont les plus concernés par l’éco-anxiété : le sentiment climatique suscite chez 57 % des adolescents un sentiment de peur et chez 43 % un sentiment de désespoir. En France ce sont 60 % de nos adolescents de 15-25 ans qui se disent préoccupés, craignant des conditions de vie « extrêmement pénibles ». Antonio Pelissolo (2021), psychiatre et chef de service de psychiatrie sectorisée au centre hospitalier Henri-Mondor de Créteil, parle de cette anxiété comme d’une « appréhension diffuse, face à un avenir incertain ». Pour quelques personnes, cette peur est vécue comme un traumatisme, à un détail près, précise le psychiatre, ce n’est pas post-traumatique mais pré-traumatique. Ainsi l’éco-anxiété, qui touche principalement nos jeunes, est-il un traumatisme par anticipation, une peur réelle de l’avenir : « pour beaucoup de jeunes, l’horizon qui se dresse devant eux est sombre », écrivent Barnett et Amit.

La crise sanitaire : une sédentarisation sans précédent

La crise sanitaire : une sédentarisation sans précédent

Dans un premier temps, la connexion a permis de sauver des revenus professionnels ainsi que notre relation aux autres : « le bocal de nos écrans nous a permis de rester ensemble, et de ne pas associer notre immobilité à une réclusion effective et parfois affective. Immobiles dans l’espace, nous avons continué de nous mouvoir en société » (Patino,Tempête dans le bocal, 2022, p. 23). 

Mais la pandémie a aussi généré peurs et solitudes, a transformé notre rapport au travail, et tout notre rapport aux autres : « les signaux qui passent par l’écran sont incomplets, écrit Patino (2022, p. 28), et notre cerveau ne sait pas comment les interpréter […], qu’il s’agisse de la complexité d’une relation ou de la dimension non verbale de la communication. […] La dissonance cognitive qui en résulte provoque une sensation d’intense fatigue ». S’ensuivent des problèmes de sommeil, d’attention, de prise de poids… Ainsi la crise sanitaire a transformé le monde rapidement et a rajouté de l’anxiété à l’ensemble des populations. Les jeunes, privés qui plus est des passions qu’ils auraient pu pratiquer pour diminuer leur stress, n’ont pas été épargnés…